
Avec la maladie
En 2011, j’ai fait une décompensation psychotique qui a abouti à une hospitalisation de 2.5 mois. Mais le voyage dans le monde de la maladie psychique que je vous raconte ici comprend de nombreux détours et paysages… Il m’est donc impossible de tout vous décrire ni de le faire dans les détails… Et si vous ne comprenez pas tout, ne vous inquiétez pas… moi non plus!

Comment dire… même si le vécu présenté ici s’avère être aussi exact que possible, il pourrait bien exister plusieurs versions le relatant tant il m’est difficile de choisir à quelle période de ma vie la commencer, quels faits et gestes raconter, où la terminer et comment la raconter… La version que vous vous apprêtez à lire n’est donc que cela, une simple version qui aurait pu prendre une toute autre tournure selon mon humeur, ma conscience et mes capacités du moment. Bien entendu, l’histoire de ma vie ne s’arrête pas aux moments relatés ici… qui ne peuvent donner finalement qu’un bref aperçu de mon vécu entre mes 28 et 40 ans.
Qui suis-je devenue?
A la fin de mes 28 ans, en février 2007, à bout, assise sur une chaise, je réalise que je ne sais plus qui je suis. Je ne me reconnais pas et me pose la question: qui suis-je devenue? Elle est passée où Nathalie? Je me trouve aigrie par la vie et laide intérieurement… Tout s’enchaîne ensuite: stages de développement personnel, yoga, méditation où je semble me retrouver un peu et retrouver un peu de gaieté…
Je dois vous dire qu’à l’époque j’étais dans le monde qui peut être très froid de la science en tant que biologiste en neurosciences faisant une thèse sur la plasticité du système nerveux. Là, je faisais vivre à mes souris des expériences très simples, puis les tuais et analysais leurs cerveaux. Ces gestes ne me ressemblaient guère, moi qui enfant aimais jouer avec les escargots et ne pouvais faire du mal à une mouche. Mais machinalement et prise dans un élan de passion pour mon sujet de thèse, je les accomplissais… et je travaillais beaucoup, laissant de côté ma vie sociale, ma vie de famille…
Perte de sens pour mon travail
Un jour de septembre 2008, alors que le plaisir retrouvé lors de mes séances de yoga, de méditation ou de chants sacrés m’aidait à accomplir mon travail au quotidien, je m’inscris, sous les encouragements de ma soeur, à un cours d’ostéopathie sur le système nerveux, un cours auquel j’ai eu la grande chance d’être acceptée (Merci Dr. Guyot). Là, je suis invitée à poser mes mains sous le dos d’un autre participant et d’écouter le flux à l’intérieur du corps… et là, wouah, je ressens la vie… en l’autre… et par ricochet en moi aussi… il y a de la vie sous notre peau, dans notre corps… ça bouge! Je découvre par mon sens du touché toute la beauté de la Vie!!! Quelle chance!!! Et quelle ouverture de coeur et d’esprit cela m’apporte! Mais je suis aussi terriblement bouleversée: pensant étudier la vie en tant que biologiste, j’aperçois la magnitude de mon erreur, moi qui étudiais des tissus mort!
A partir de ce moment tout s’enchaîne…
Le cocktail explosif: épuisement et bouffées d’oxygène
En novembre, pressée comme un citron j’en étais à ma dernière goutte. Epuisée par un travail de thèse titanesque effectué jours et nuits, dans des conditions déplorables, et pour lequel j’avais soudainement perdu le sens, je n’en pouvais plus. Dans un élan de survie, je me suis agenouillée et me suis adressée au Dieu de l’Univers: Fais de moi ce que tu voudras, mais permet moi d’entendre! Une semaine plus tard, poussée par un ami bienveillant, je partis pour une retraite spirituelle. Yoga, méditation et silence entrecoupé de chants sacrés… toutes les activités que j’aimais étaient ainsi condensées sur les 4 jours de pause que j’avais finalement réussi à m’octroyer. Breath in, breath out, breath in, breath out… (inspirer, expirer, inspirer, expirer…). L’oxygène apporté ainsi à mon cerveau, au sens propre comme au figuré, me transporta dans un état d’euphorie. Et celui-ci ne s’arrêta pas au moment de rentrer chez moi! Oh non! Métamorphosée, je l’étais! Heureuse? Oh que oui mais surtout solide comme un sphinx! Et c’est avec cette énergie-là que 1° je décidai de me séparer de mon mari et 2° que je me rendis, deux semaines plus tard, chez mon directeur de thèse pour lui annoncer que j’allais arrêter mes recherches scientifiques.
Choc émotionnel
Mon mari de l’époque, bien qu’anéanti, accepta la nouvelle. Cela ne se déroula pas exactement de la même manière avec mon professeur. En effet, pour un jour oser lui dire une telle chose, j’avais dû accumuler une sacrée dose d’énergie et celle-ci me fut renvoyée en pleine tête, mais à la force quadruplée! Vous imaginez? Impossible de retranscrire la violence de sa réplique mais quoiqu’il en soit, je suis repartie… Non,… pas exactement bredouille, mais avec tout au plus 7 jours de vacances…. Et bizarrement, de par le choc reçu lors de sa prestation, j’étais cette fois, non, plus euphorique, mais carrément illuminée! Mon directeur de thèse était soudainement devenu divin et la terre remplie de bisounours. Tout sur terre était beau et tout avait du sens… Certains l’appelleront plus tard crise mystique, d’autre un burn out, d’autres un état modifié de conscience ou alors syndrome post traumatique ou encore un état de dissociation… Quoiqu’il en soit, à partir de cet instant, les expériences paranormales défilèrent dans ma vie à vitesse grand V.
Emotions à vif
Une fleur pouvait me transporter jusqu’aux larmes tandis que les expériences de télépathie se multipliaient. Une question me traversait l’esprit et hop, la réponse venait à moi spontanément sous la forme d’un coup de fil ou d’une communication qui se déroulait à l’extérieur. Les fenêtres s’ouvraient toutes seules aussi. La nuit pouvait être particulièrement troublante. Un soir, dans mon lit, des images relatant l’évolution de la terre vinrent à moi: Big Bang, les dinosaures, la crucifixion, la chasse aux sorcières…. Ces images étaient accompagnées de mouvements à l’intérieur de mon corps. Ce jour-là, je n’ai pas paniqué. J’ai juste essayé de rester avec ces sensations.
Un autre soir, remplie d’un amour inconditionnel pour la Vie, la terre, mes amis, ma famille, j’ai senti que mon corps était trop limitant pour contenir toute cette énergie et que moi, avec toutes mes peurs, mes conditionnements, je n’étais pas capable de vivre avec cette force qui vibrait en moi. J’ai pensé alors pendant un instant ouvrir les stores et jeter ce corps par la fenêtre pour en libérer son énergie (vivant au 5ème étage, cela aurait pu avoir quelques conséquences). A ce moment-là, j’ai pensé à une conférence de Thomas D’Ansembourg à laquelle j’avais assisté quelques semaines auparavant et qui m’avait bouleversée par la justesse de son message. Lors de sa présentation, il avait parlé d’une personne suicidaire qu’il avait accompagnée en thérapie et avait affirmé non seulement que c’était son trop plein d’énergie de Vie dans une enveloppe trop limitante qui la poussait dans ses actes mais aussi que cette enveloppe qui est notre corps est le seul moyen de poser un acte concret sur cette terre – en gros, sans cette enveloppe, aussi limitante qu’elle soit, nous ne pouvons strictement rien accomplir. Il ajouta qu’il était nécessaire, par un travail sur soi, d’apprendre à gérer cette énergie d’amour et mettre petit à petit sa vie à son service (voici en gros ma retranscription de son message). A cet instant, sur mon lit, me souvenir de ce message changea mon regard. Et je m’endormis avec l’espoir qu’une thérapie en communication non violente apporterait les solutions nécessaires à mes tensions intérieures.
Hypersensibilité et perte de repères
Les expériences bizarroïdes ne s’arrêtèrent par là. Un samedi soir, prise d’un violent mal de tête, je me couchai à l’étage. Au rez, ma soeur et un ami cuisinaient. Une odeur persistante me fit alors avoir cette pensée: «Mon Dieu, mon cerveau est en train de prendre feu, il est en train de brûler!» (Pensée, vous l’imaginez bien, que je n’avais jamais eu auparavant). Le lundi suivant, j’appris que des amis d’une de mes collègues avait péris dans un incendie le même samedi… Mon chef apprenant la nouvelle me demanda « Vous avez senti quelque chose, vous? Moi non…». Choquée par sa question je ne réalisai rien… Mais de retour à mon bureau, je pris conscience… Euh! Oui, j’avais senti! Ou bien? Mais que se passe-t-il? L’invraisemblance de ces coïncidences me fit tourner la tête et je dus rentrer chez moi reprendre mes esprits…
Mise à mal par ces expériences extraordinaires et pour lesquelles je ne bénéficiais d’aucun éclairage ou aide, je demandai à l’Univers si tout ceci pouvait bien se calmer. L’Univers sembla exécuter ma demande puisque je pus tant bien que mal me concentrer pleinement à mon travail de thèse pendant un peu moins d’une année.
Confiante
Travaillant de manière acharnée et non stop pour terminer ma thèse dans les temps impartis (délais qui ont été repoussés in extremis à deux reprises), je suis arrivée en fin de course exténuée, sans plus aucune force et dans un piteux état émotionnel. Et le chômage m’attendait… Oui, à l’université dans laquelle j’étudiais/travaillais, il était interdit d’être assistant pendant plus de 6 ans… Ce qui était mon cas… Aucune chance donc de poursuivre-là mes travaux de recherche. Mais je dois dire qu’à ce moment-là mon état de fatigue ne me permettait pas d’envisager un quelconque avenir même dans la recherche,… mes tensions intérieures étaient à leur apogée. Je décidai alors de voir une psychothérapeute pensant que de parler m’aiderait à calmer toutes ces émotions qui me chahutaient. Celle-ci détermina que j’étais en pleine dépression sévère, mais confiante, je pensais que du repos et des activités plaisantes en plus de ma psychothérapie me permettraient de reprendre mes esprits et aussi que le temps apporterait ses solutions.… La solution? Me trouver un nouveau job, engageant au possible… à 200 km de mes amis et de ma famille où je me devais d’emménager…

Alternance entre délires et prises de conscience
Alors là, vous comprendrez bien que peu de temps après, moins de deux mois au fait, je suis en pleine crise émotionnelle, qui ne s’était jamais vraiment terminée d’ailleurs, et commence à avoir de drôle de sensations et de pensées. Une démangeaison à l’épaule et j’imagine une bestiole en sortir. Eviter de peu un cimetière et je comprends avoir donné le message à l’Univers que j’ai choisi à cet instant la vie plutôt que le mort…
Un jour, invitée par une collègue et amie, je me rends au cinéma pour voir «Black Swan» dont la thématique est la schizophrénie. Peu de temps après je me rends compte des similitudes entre le vécu du personnage principal et du mien. Je saisis alors que je ne vais pas bien du tout et qu’il y a urgence mais ne comprends pas quelles solutions y apporter: partir en vacances, un congé sabbatique, une réorientation professionnelle ou l’asile psychiatrique? … c’est pendant un week-end fin mars 2011 que la réponse est venue alors que je devais donner une réponse pour un appartement. Ce jour-là, les pensées fusent, le passé se mélange au présent, la matière devient vivante et m’envoie des informations que je ressens comme cruciales même vitales… je vois mon âme partir et se faire remplacer par une autre… et mon corps se transforme petit à petit en celui d’un homme dans un délire qui prendra fin aux urgences!
Les urgences et l’Hôpital psychiatrique
Et oui, dans un moment de lucidité j’appelle l’hôpital psychiatrique mais celui-ci me refoule n’étant pas suicidaire. C’est donc en plein délire que ma soeur vient me chercher, à ma demande, pour m’emmener aux urgences (un mal de ventre, dû probablement à la faim, étant interprété comme un animal – ou autre chose – qui se développait en moi et qu’il fallait pouvoir déceler à temps)… le corps médical, lui, décèle rapidement une dépression sévère avec psychoses… là, dévastée, je confie au médecin chef que mon âme est partie… mais la médication prise calme mes pensées et me permettent de m’endormir.
Le lendemain, je suis transférée à l’hôpital psychiatrique. Arrivée là-bas, la peur de cet environnement étrange me donne le tournis et l’impression que le sol et les murs tournent autour de moi… un corps médical à nouveau compétent me rassure – à sa manière – et me voilà prise en charge… et là, ouf la tension peut enfin descendre et les pensées diminuer. J’y apprends l’acceptation, autant que possible, de la situation mais aussi de recevoir de l’aide et retrouve le plaisir de faire des activités variées, je me sens apaisée grâce aussi à une certaine médication.
Tout un travail, des années de travail même en psychanalyse et de temps en temps en corporel, s’ensuivent pour relâcher les tensions accumulées, reprendre confiance en moi, en l’autre… petit à petit… Et je reprends, malgré une fatigue tenace, une petite activité professionnelle en tant que stagiaire AI dans une structure de gestion de projets en lien avec la santé. Je pensais alors que j’étais sortie d’affaire, que tout irait bien et que mon passage à l’Hôpital était dû à un «simple» surmenage.
Rechutes
Sentant que j’allais mieux ou du moins pensant que les médicaments n’étaient plus d’une grande aide, je cessai mon traitement médicamenteux en novembre 2013. Il y eu alors une première petite rechute en 2014 suite à un trop grand stress qui me fit reprendre les médicaments pour une certaine période… mais en juin 2017, alors que je ne prenais plus de médicament, des tensions accumulées, peut-être mineures ou alors gardées sous silence, sont relâchées brutalement… et voilà la décompensation psychotique qui revient… les idées fusent à nouveau et je me dois de reprendre les médicaments. Le lendemain, la perception d’une voix claire et cristalline m’invite au suicide… et je la prends très sérieusement.. jusqu’à ce que, à nouveau protégée par ma force de vie, une pensée me retient à aller plus loin… celle qui dit que ce n’est pas seulement l’action qui compte mais aussi sa forme/sa couleur; même si une action peut être bénéfique en soi sur le long terme, sa forme/couleur doit aussi être «belle/bonne» et ne pas créer de douleur/de négativité chez l’autre… c’est alors que des idées de beaux projets coulent en moi… Ouf! Transformation de pensées salvatrice…
Pendant cette période je reprends donc mes médicaments, mais, y étant toujours aussi réfractaire, uniquement pour une courte période – juste le temps nécessaire pour me permettre de reprendre mes esprits. J’ai pu donc assez rapidement reprendre mon activité de stagiaire. Mais, voilà, cela ne dura que quelques mois! Et oui, une nouvelle décompensation psychotique m’attendait.
Une nouvelle phase de psychose
Après une période intense au travail, un cours d’initiation en communication non violente me bouleversa. Le soir, après avoir parlé de mon week-end à mon ami, les idées fusent à nouveau; je comprends que cette méthode de rentrer en communication avec soi et avec l’autre a le potentiel de venir à bout des guerres et d’instaurer la paix dans le monde, mon rêve d’enfant. Prise alors dans un élan d’euphorie, je commence à comprendre également sa portée dans mon entourage et je me vois leur hurler «Réveillez-vous, réveillez-vous, réveillez-vous!». Mais tout d’un coup, un déclic se produit et je comprends que cet appel à se réveiller m’est destiné. J’imagine alors le pire et qu’un tremblement de terre est sur le point de se produire. Paniquée, je prends mon chien et ma voiture pour partir aussi loin que possible. J’ai bien sûr pensé en avertir mes proches et mes voisins mais j’ai aussitôt réfléchi qu’ils ne me croiraient pas et qu’ils allaient me prendre pour folle. Je suis donc partie seule… avec mon chien. Sur la route, je comprends que cette fuite est sans fin et que je ne trouverai aucun endroit sûr. Tout était devenu dangereux. Je reprends donc le chemin du retour et m’arrête sur un parking. Là je prie et demande la guérison. Une fois calmée, je rentre chez moi.
Lundi matin, je me sens, bien sûr, fragile émotionnellement, mais me rends tout de même au travail. Là, une petite remarque de ma cheffe me bouleverse. A la fin de ma matinée de travail, je rentre chez moi en pleurs et lui envoie un email lui expliquant ma fragilité et mon arrêt de travail passager. J’attends alors mon rendez-vous chez mon physiothérapeute et mon médecin traitant pour que les choses se calment un peu.
Malheureusement, mercredi après-midi, après mon rendez-vous chez mon médecin, les idées fusent à nouveau. Tout va très, très vite dans mon cerveau. En rentrant chez moi depuis la gare, je me sens dans une autre réalité. J’entends alors les cloches des églises sonner. A nouveau, je crois à un tremblement de terre, je suis paralysée et piétine sur place. J’imagine que le monde s’est éteint. Mais la sonnerie du téléphone me fait revenir à la réalité. Ouf, il ne s’est rien passé et je reprends un peu mes esprits. Je rentre alors chez moi où je retrouve ma mère et mon ami. Cette nuit, mon ami, inquiet, est resté dormir chez moi. Moi, je n’ai pas fermé l’oeil de la nuit, prise de délires incessants. Le matin, je lui demande même à quelle année nous vivons… Mon ami n’est pas rassuré quant à mon état mais se rend tout de même à son travail. Je me retrouve seule… avec mes pensées. Et là, je me vois abandonnée par le reste du monde, qui lui est parti vivre sur une autre planète. Seule, car personne ne voulait me prendre avec – j’étais trop méchante. Je me vois alors dépérir et la faune et la flore prendre le dessus. Je finirai, c’est sûr, mangée par mon chien qui lui aussi était resté avec moi. J’accepte alors ma destinée aussi noire qu’elle puisse être. Sur le temps de midi, mon ami revient me voir mais j’interprète sa visite comme son ultime adieu avant de, lui aussi, partir dans la navette spatiale. Je suis seule, complètement seule sur cette terre.
Finalement, pris d’inquiétude par mon comportement, mes parents, prévenus par mon ami, vinrent chez moi. Mon ami, quant à lui, pris congé l’après-midi et nous rejoignit. Vu mon état, ils décidèrent de m’amener chez mon médecin. Là, je ne dis mots et ne prends pas les médicaments qui me sont présentés. Comment les prendre alors que je n’étais plus de ce monde! Comment dire… le monde autour de moi n’était plus dans ma réalité! Heureusement, j’étais toutefois suffisamment coopérante et docile pour arriver jusqu’au lit d’Hôpital et recevoir une injection bien nécessaire. Ouf, je peux enfin reprendre mes esprits et suis libérée de ce mauvais cauchemar!
Où j’en suis à présent
Depuis, je suis en convalescence mais cette fois-ci j’ai compris que:
- Lorsque je relâche la pression après une période relativement intense, je peux partir dans des délires psychotiques.
- Cette période très intense et longue que j’ai vécue pendant mon travail de thèse a provoqué une cassure invisible en moi (car psychique) qui bien que réparée a laissé une fragilité, comme sur une ficelle sur laquelle on a trop tiré, et qui s’est cassée. Elle aura beau être rafistolée, elle restera toujours fragilisée. Cette cassure a aussi probablement eu des conséquences sur mon état physique puisque je vis depuis avec une fatigue chronique.
- Dans une phase de crise, je peux arriver dans un tel état de délires que le monde réel autour de moi devient pratiquement inexistant et à ce moment il est impossible pour moi de consciemment prendre mes médicaments ou même d’interagir avec le monde environnant.
- Je suis celle qui tire sur la corde, par ignorance, par passion, par peur… etc. jusqu’à la casser. Je me dois de comprendre ces mécanismes et guérir des blessures qui me poussent à avoir un tel comportement.
- Je dois prendre des médicaments pour combler ma fragilité. Peut-être un jour je pourrai envisager de les arrêter. Pour éviter de rentrer dans une nouvelle phase psychotique perturbante pour moi aussi bien que pour mon entourage, il faudra alors que je sache:
- écouter et respecter les besoins de mon corps et de mon âme,
- me mettre des limites bienveillantes (me freiner dans mes élans d’hyper-activité toute relative),
- éviter les tensions intérieures en partageant ce qui m’habite avec mon entourage (chose que j’ai eu beaucoup de mal à faire jusqu’à présent – j’apprends grâce à mon psychothérapeute à le faire petit à petit)
- être attentive à mes pensées pour que, si elles deviennent négatives, je puisse en parler immédiatement à mon entourage et prendre les dispositions qui s’imposent pour éviter une rechute plus importante,
- être entourée dans les moments de crise, ce qui me parait aussi vital.
Voilà où j’en suis le 10 juin 2018: à prendre consciencieusement mes médicaments, à faire une psychothérapie en individuel ainsi qu’en famille qui m’amène à de belles prises de conscience, à reprendre goût à la vie avec des activités simples (me balader avec mon chien, prendre un repas en famille) aussi bien que plus demandantes (atelier d’écriture, sortie du club cynophile… et la reprise prochaine d’un emploi à 30% dans la structure de gestion de projets où j’avais fait mon stage) et d’autres projets en tête qui se mettront peut-être gentiment en place.
Aujourd’hui, je ne sais pas de quoi sera fait demain ni sur quel chemin je me suis réellement engagée, mais j’espère sincèrement que c’est celui de la santé sous tous ses angles aidée par ma famille, mon chien, mes amis, mes collègues, mon psychothérapeute, etc.
Je vous invite à vous rendre sur mon blog, si vous voulez en savoir plus sur mes pensées, et sur «le coin des experts» si vous désirez à présent connaître le point de vue de mon psychothérapeute.

« Ne confonds pas ton chemin avec ta destination. Ce n’est pas parce que le temps est orageux aujourd’hui que cela signifie que tu ne te diriges pas vers le soleil »
Anthony Fernando
